Zéro phyto - C'est parti
Article de janvier 2017

Au 1er Janvier 2017, l’usage de produits phytosanitaires (herbicides, insecticides,…) n’est plus autorisé sur le domaine public de la commune.

Que ce soit les services municipaux ou les riverains, l’utilisation de produits phytosanitaires classiques sur la voie publique est prohibée et punie de peine allant jusqu’à 30 000€ d’amende et 6 mois de prison* !

* Exception : il est encore possible de traiter les stades et les cimetières

Concrètement, comment va-t-on faire ?

D’abord, nous avons commandé une étude à un organisme spécialisé (la Fredon Lorraine) qui va nous aider à mettre en place les meilleures solutions en fonction des aménagements particuliers de nos rues, trottoirs et espaces vert …

Cette étude nous permettra de déterminer le type de traitement à employer et d’agencer les nouvelles installations de manière à éviter la nécessité d’interventions.

Le désherbage de la voirie va devoir être revu complètement et différencié en fonction du type de voie, de la circulation des piétons, du matériau existant, etc, etc…

Des solutions existent et sont déjà employées dans d’autres communes ; citons le brossage mécanique, le traitement thermique, l’utilisation de produits sans danger pour l’environnement ; là encore la liste n’est pas complète… Il est aussi possible d’enherber une zone plutôt que la désherber ; certaines espèces s’associent harmonieusement avec l’environnement urbain.

Dans tous les cas, il faudrait plus de personnel pour tout maintenir comme avant puisque la suppression des pesticides engendre plus de travail pour les agents communaux; c’est là que le bât blesse !

La diminution des dotations ne permet pas de consacrer un effort supplémentaire substantiel à ce travail ; les agents seront concentrés sur la voirie proprement dite.

Les agents de la collectivité se concentrant sur le désherbage des caniveaux et des bordures de trottoirs, il appartiendra alors à chacun de juger si les beaux brins de plantes qui naissent aux pieds des bâtiments sont, ou non, persona non grata et d’en tirer les conséquences en désherbant le long de sa propriété qu’il s’agisse d’une maison individuelle ou d’un collectif.

Si toutefois les citoyens ont besoin d’aide la mairie peut fournir des informations sur les meilleures procédures de désherbage, les produits à utiliser sans danger, l’expérience observée dans d’autres communes et autres informations. Le site internet de la ville à la rubrique « Zéro Phyto* » mettra à disposition des conseils utiles à tous. En mairie, une version papier des fiches conseils est disponible à l’accueil. (*https://saint-mihiel.fr/zero-phyto/ )

Par ailleurs, certaines zones seront laissées naturelles (comme Promenades des Capucins et des Dragons) ou semées d’annuelles agréables afin d’éviter un traitement et de favoriser la biodiversité. Beaucoup d’insectes sont nos amis, vivons en bonne intelligence. Cela réduira d’autant l’implication des agents communaux et des citoyens.

La fin annoncée des phytosanitaires

Sous l’expression de « produits phytosanitaires » se cachent les insecticides (insectes et acariens), fongicides (champignons et moisissures), herbicides (« mauvaises herbes »), rodenticides (rongeurs)… en bref, les produits de traitement et de protection des cultures et les désherbants.

Sur les 80 000 tonnes de phytosanitaires utilisées par an en France, 8 000 tonnes le sont par les jardiniers amateurs et 2 000 tonnes par les collectivités. On retrouve des pesticides dans 85% des eaux souterraines et donc, en partie, dans l’eau de notre robinet. On retrouve du glyphosate (« Round’Up® ») dans 70% des rivières françaises et 40% des rivières contiennent du « diuron », qui provient de l’entretien des voiries. On ne connait pas précisément les effets à long terme de ces produits mais l’on sait que des expositions aigües ont provoqué de graves problèmes de santé.

La loi de transition énergétique votée en 2015 réduit notablement les délais d’interdiction d’utilisation de produits phytosanitaires de 2020 à 2017 pour les collectivités (2024 à 2019 pour le grand public).

Très rapidement, nous allons donc devoir réduire, voire supprimer complètement, l’utilisation des molécules chimiques de synthèse dans notre commune. Les produits de biocontrôle, les produits qualifiés à faible risque et les produits utilisables en agriculture biologique restent autorisés.

Des solutions existent et de nombreuses collectivités sont déjà parvenues au « zéro phyto » ; une meilleure qualité de vie est possible sans traitement. Saint-Mihiel à l’instar des actions concernant l’efficacité énergétique doit être exemplaire en la matière.